LA VIE DU FRERE JOSEPH
Pierre Joseph FORMET est né le 7 février 1724 à Lomontot, petit village de Haute-Saône. Ses parents sont de condition très modeste, son père est sabotier, sa mère Anne Catherine Perrin est très pieuse et profondément chrétienne. Hélas elle meurt alors que son fils n'a que 14 ans. Son père se remarie et une petite fille naît dans le nouveau foyer. Pierre Joseph mis à l'écart se place comme domestique chez un cultivateur. Déjà son goût pour la solitude, la prière et la mortification s'affirme. A 17 ans, en 1741, il est enrôlé dans l'armée ( les hommes non mariés âgés de 16 à 40 ans étaient tirés au sort). Les milices comtoises devaient servir cinq ans. Même à l'armée, Pierre Joseph avait conservé ses habitudes de piété se levant au milieu de la nuit pour prier à genoux. Il avait conquis l'estime et le respect de ses compagnons d'armes et de ses chefs. Libéré en 1746, son capitaine lui adresse en guise de formule d'adieu : " Tout bon soldat que tu es, tu serais encore un meilleur ermite, va te faire saint où tu voudras ! "
rencontre entre Jean Jacques Valroff et le frère Joseph
Construction de sa chapelle à Ventron Les édiles de Bussang mis au courant de cette découverte se montrèrent plus tolérants que ceux du Ménil concernant les règles sur le vagabondage, ils admirent la présence de l'ermite à Forgoutte. Mais deux ans plus tard, quand Jean-Jacques Valroff proposa de bâtir un ermitage au Frère Joseph on ne voulut rien entendre à Bussang, craignant qu'un ermitage devint un rendez-vous de brigands. Etant donné le lieu sauvage de sa retraite, on se demande de quoi il pouvait vivre et comment il parvenait à se garder de la neige et du froid. Lorsque Thomas Colin de Ventron, l'oncle de Jean-Jacques Valroff, apprit le refus de Bussang de lui bâtir un ermitage, il profita de l'esprit d' émulation entre villages pour émouvoir les habitants de Ventron et obtint ce que Bussang venait de refuser. A la tête d'une délégation il vint offrir à Frère Joseph de l'aider à bâtir une chapelle et un abri au creux d'une moraine glaciaire qui cernait autrefois l'étang des Buttes (aujourd'hui rompue, les eaux s 'en sont échappées et l'étang s'est transformé en tourbière). En 1751, une cabane de planches, en 1757, la chapelle actuelle avec la cuisine, la chambre et une entrée
Un saint vient de mourir Voila 33 ans que Frère Joseph était à Ventron et il s' etait attiré la sympathie des habitants par des dons extraodinaires. De nombreux récits parlent de guerisons inexpliquées et sa réputation de sainteté s' affirma de plus en plus. A sa mort le 30 avril 1784 à l' âge de 60 ans, toute la population lui rendit un hommage solennel. Les chanoinesses de l' abbaye de Remiremont voulurent récuperer le corps, mais la paroisse refusat, convaincue que sa tombe deviendrait glorieuse et qu' il serait vénéré. Son admiration grandit encore après sa mort. Sa tombe et son ermitage devinrent un lieu de pèlerinage. Frère Joseph fut vénéré le 22 avril 1903. Ce qu'il reste de Frère Joseph 2 siècles ½ plus tard : La chapelle avec le site qui l'entoure classé monument historique De nombreux ex-votos témoignent de tous les miracles qu'on lui attribue de son vivant et après sa mort La croix de l'Ermite érigée à l'endroit de la cabane où il vécut 3 ans à 1050 m d'altitude. Ce lieu s'appelle la Tête de l'Ermite Le Chemin de Croix : 14 croix matérialisent le sentier que Frère-Joseph empruntait pour se rendre à l'église de Ventron tous les jours Son tombeau visible à l'église de Ventron ainsi que des ossements sous tubes de verre à la sacristie ainsi que ses reliques Il fut élevé à la dignité de Vénérable par le Pape Léon XIII le 22 Avril 1903 Un pèlerinage a lieu tous les ans avec une messe en plein air le dernier dimanche de juillet
priere au Frere JOSEPH Dieu des vertus célestes qui, par une puissance que rien ne peut vaincre ni retarder, chassez de nos corps toute langueur et toute infirmité, soyez propice à votre serviteur (ou à votre servante). Faites que, étant délivré de sa maladie, par l'intermédiaire du pieux Solitaire, Frère Joseph, et que, ayant recouvré ses forces, il (ou elle) bénisse votre Saint Nom et contribue, par sa guérison, à la glorification sur la terre de votre humble Serviteur, Frère Joseph. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
accueilDans cette hutte il trouva, priant, le jeune homme aperçu régulièrement à la messe du dimanche. En effet les gens de Bussang avaient bien remarqué chaque dimanche, un jeune homme misérablement vêtu et perpétuellement transi de froid, ne disant jamais rien mais animé d'une grande piété. Personne ne savait qui il était, ni où il habitait. Ils le voyaient seulement, dès l'office terminé, remonter en forêt de Forgoutte. Jean Jacques Valroff invita le solitaire à s'arrêter chez lui le dimanche suivant et ils firent plus amples connaissance. Ses nouveaux amis lui firent prendre un peu de nourriture, mais quand on voulut le munir de provision pour la semaine, il refusa absolument disant que Dieu avait soin de lui.
Au printemps 1749, un jeune bûcheron de Bussang, Jean Jacques Valroff ramassant du bois mort en forêt de Forgoutte eut la surprise d'entendre chanter près du lieu où il travaillait. Il découvrit, adossée à un vieil arbre creux dont la cime avait été arrachée par la tempête, une pitoyable hutte de branchage et de mousse fermée par une écorce tenant lieu de porte.
Sa quête de solitude - Son arrivée dans les Vosges En 1748, son père décède, le voilà libre de mener la vie qui lui plait. Il laisse à sa demi-sœur sa modeste part d'héritage et s'abandonnant à la Providence, il quitte son village et se dirige vers les Vosges. Ses pas le mènent d'abord au Ménil-Thillot où il découvre une chapelle isolée à Demrupt. Mais les vagabonds sont mal vus dans le pays et les autorités le prient d'aller ailleurs. Notre ermite se dirige vers la montagne et s'installe dans une dépression de terrain à 1050m d'altitude à Forgoutte entre Bussang et Ventron. Il y passera trois ans dans le plus grand dénuement.